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Au volant, les professionnels de la route abusent dangereusement du téléphone

Transport - Route
01/03/2017
Selon une étude réalisée par l'Institut Français des Sciences et Technologies, des transports, de l'aménagement et des réseaux (IFSTTAR) et la Fondation Maif, plus de 70 % des conducteurs utilisent leur smartphone au volant dans le cadre de leur métier.

Une récente enquête menée auprès d’automobilistes et de professionnels de la route montre que plus de 70 % des conducteurs roulant dans le cadre de leur métier téléphonent au volant, répondre que pour envoyer ou lire des messages. La moitié d’entre eux font aussi des selfies, écoutent de la musique en roulant et méconnaissent le kit mains libres.
Au volant comme à la maison : l’enquête menée par l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) et la Fondation Maif, entre mars et avril 2016 est consternante tant elle dévoile un usage abusif du téléphone au volant par ceux-là même qui conduisent le plus.

Parmi les utilisateurs de la route interrogés, près d’un tiers représentant des « conducteurs qui font au moins 15 000 km par an et qui conduisent dans le cadre de leur activité professionnelle au moins la moitié de leur temps passé sur la route ». L’enquête pointe chez tous, occasionnels ou professionnels, un « mouvement de banalisation » de l’usage du portable au volant.

Tous les usages possibles de l’appareil sont envisagés par le conducteur, avec une prédilection pour l’appel téléphonique, notamment de la part des « pros » : 73,5 % d’entre eux ont des appels fréquents alors que les conducteurs moins réguliers ne sont que 38 % à se livrer à cette activité. Les professionnels se disent « les plus à l’aise pour avoir une conversation » et sont ceux qui répondent à un appel « quelles que soient les conditions de circulation ». Et le reste du temps ?

Usage des SMS

Quasiment un tiers d’entre eux utilisent la fonction GPS de leur téléphone, presque la moitié pour écouter de la musique. L’usage des SMS est très lié à l’âge du pilote : parmi les utilisateurs de portable au volant, 84 % des moins de 35 ans et 75 % des 35-44 ans avouent avoir rédigé des messages au volant.
Une faible proportion (23 %) ont aussi rédigé des mails, ceux-ci étant liés à l’activité professionnelle plus que les SMS. Mais le pire est à venir : 15 % des pros reconnaissent aussi regarder « des images animées en conduisant, au moins quelques fois par an » et la moitié des grands roulants eux ont déjà fait une photo ou un selfie en roulant !

Le bon sens n’étant pas complètement mort, la conscience d’agir au détriment de la sécurité routière anime ces professionnels, la plupart du temps très bons conducteurs. Ainsi, 60 % de ceux qui manipulent leur téléphone au volant se sont fait peur en gérant des SMS, paramétrant leur GPS ou tentant de ramasser l’appareil tombé au sol. Et 32 % des utilisateurs de ce nouveau meilleur ami de l’homme ont déjà fait des écarts sur la voie.

Ces comportements dangereux sont perçus comme tels par ceux qui en sont à l’origine ; pour autant, ils ne perçoivent pas l’intérêt d’utiliser un kit mains libres. Selon les sondeurs, il semblerait qu’ils méconnaissent largement ce qu’est réellement un kit mains libres, qui n’a rien à voir avec l’oreillette désormais interdite.

L’Ifsttar propose à ce sujet d’améliorer la connaissance des commandes vocales des téléphones ou celle des kits mains libres, conscient du fait qu’une communication en ce sens peut aussi renforcer le « sentiment d’aisance » qui découlerait de l’usage d’outils laissant penser qu’on maîtrise encore mieux la communication au volant.
 

 
Source : Actualités du droit